Thème :
Harpe·s avec le mot corde·s
Les sept poèmes lauréats de Festiv'harpes se trouvent ci-dessous.
La sélection complète de 16 poèmes sélectionnés se trouvera à partir
du 17 avril dans le n°3 de la revue 1PPECQ
1er PRIX
Dialogue de cygnes
De mon siège je les observe,
Harpe et harpiste sur la scène.
L’une est assise, l’autre debout,
Elles se tiennent joue contre joue.
Je ne sais plus laquelle des deux
Pince les cordes de la harpe
Et laquelle des deux balance
Sa console figure de proue.
Je vois au bout d’un bras nu
Un poignet mince, des doigts pliés,
Comme un cou de cygne prêt à fondre
Sur une gâterie convoitée
Et un bec tendre qui picore
Sous la surface de l’étang
Des notes qu’il appelle à lui.
Derrière le rideau de cordes
L’effet d’un reflet sûrement,
La main droite reste dans l’ombre
Qu’il a fallu charmer longtemps
Avant de s’en faire une alliée.
Parfois le bras blanc cou de cygne
S’allonge sur les cordes tendues,
La main se pose apaisante
Comme pour endormir un enfant.
De ma transe je les observe
Et je balance mes deux têtes
Dans leur ballet joue contre joue,
Je pourrais être Narcisse et me regarder
Dans l’eau mais je préfère infiniment
Me sentir devenir colonne,
Console, cordes et pédales,
Le beau fruit d’un enfantement.
Anne-Marie Durand-Jargois - La Chapelle de La Tour, France
2e PRIX (Cinq poèmes classés dans l'ordre de réception)
Mon Odalisque
Ainsi qu’une viole de Gambe
Je te bascule entre mes jambes
Mais opine à tes volontés
Culée arquée dans mon épaule
Tendue de désir tu me frôles
Je ne peux pas te résister
Fiévreuse musique de chambre
Beau corps à corps quand tu te cambres
Toute ta table d’harmonie
De tes chevilles à ta colonne
Tout ton triangle tout frisonne
Quelle exquise polyphonie
Tour à tour muse ou odalisque
La chevauchée est fantastique
Pianissimo allegretto
J’en perds bien souvent les pédales
Dans tes cordes mes doigts s’emballent
Quand explose ton vibrato
Véronique-Laurence Viala (Novalaise - France)
Passerelles entre les mondes
Dans l’ombre tamisée de cette salle de concert,
La harpe s’éveille, créant une mystérieuse atmosphère
Les notes s’enchaînent dans une mélodie envoûtante
Qui berce l’audience, mystique et ensorcelante
Écoutez la musicienne nous charmer avec son instrument
Ses doigts agiles virevoltent pour transcrire ses sentiments
Chaque corde fait vibrer notre cœur d’une profonde émotion
Qui résonne dans notre âme et déclenche nos passions
Découvrez, dans cette symphonie, le langage universel,
Qui transcende les barrières, même les plus rebelles,
Les cordes deviennent des passerelles entre les mondes,
Où nos rêves et la réalité se mêlent et se confondent
Le voyage sur cet air d’une pureté cristalline
Nous ramène à notre nostalgique innocence enfantine
Cette évasion musicale provoque notre émerveillement
Divine harpiste à qui nous offrons nos applaudissements
Vincent Morival – Lesquin, France
Deux mains dansent
deux mains dansent
deux mains dansent et se font face
de part et d’autre du rideau tendu des cordes
deux mains qui dansent qui dansent
la mélodie doucement s’envole
s’élève de ces mains qui glissent en cadence
et ce seul mouvement révèle une beauté
entêtante enivrante comme un parfum de fleurs
voici donc une harpe et les mains d’une amante
qui la parcourent en un amour charnel
d’où naît une musique enveloppée de danses
rêve d’un musicien soudain évaporé
on entendra longtemps flottant dans l’air
la caresse des dix doigts sur les cordes dociles
et l’on devinera quelle chorégraphie
a donné tant de vie à ces notes légères
Jacques-Philippe Strobel - Lyon, France
D’arpèges en harpes
Les arpèges qu’égrène la harpe
adoucissent les harpies hargneuses.
Quand les bandes rivales s’écharpent,
la musique les rend moins teigneuses.
Quand la musique virale te dépasse,
laisse aller ton cœur au fil du tempo.
Si les doigts filent sur les cordes avec classe,
tu peux avec grâce tirer ton chapeau.
Lorsque les doigts glissent sur les cordes,
tout ton être peut vibrer à l’unisson.
Ne mord pas la pomme de la discorde,
nous sommes plus justes quand nous nous unissons.
Yann Quero – Toulouse, France
L’origine
Soudain, l’arc de Diane se tendit,
En lâchant la corde raidie,
S’échappa un son mélodieux,
A en charmer les Dieux.
L’oreille du bel Apollon,
Plus habitué à ce qu’on flatte son menton,
En fut aussitôt séduit,
Rêvant d’en avoir un à lui.
Diane ne lui céda pas,
Alors, il le fabriquera !
Ajoutant moult cordes au sien,
Devint habille musicien.
Il était tombé amoureux,
De ce son merveilleux,
Et c’est ainsi, que d’un arc,
Il fit une harpe.
Jessica Delecluse – Laon, France
PRIX CLIN D'ŒIL
Harmonie Paladrusienne
Dans les Villages du Lac de Paladru, un murmure de harpe s'élève,
Festiv'harpes, symphonie enchanteresse où l'âme se relève.
Isabelle Lalire, guide de cette danse mélodique,
Crée un festival où l'amour de la musique s'explique.
"Pluie de cordes", thème vibrant, source d'inspiration,
Chaque poète, chaque musicien, trouve sa création.
Les mots, tels des arpèges, dansent sur le papier,
Tissant des mélodies où les émotions se laissent bercer.
Dans l'éclat du festival, les cœurs s'entrelacent,
Au rythme des harpes, les âmes s'enlacent.
L'écho des vers résonne, emportant nos pensées,
Dans un tourbillon de passion, où l'amour est célébré.
Au fil des jours, Festiv'harpes nous transporte,
Dans un univers où la musique se comporte.
Les poètes, les musiciens, unis par la même quête,
Partagent leur amour, dans une harmonie parfaite.
Et lorsque la nuit enveloppe le lac de Paladru,
Le festival s'achève, laissant place à l'écho des adieux.
Mais dans nos cœurs résonne encore la douce mélodie,
De Festiv'harpes, source d'inspiration infinie.
Christian Tchengang Tchoula - Le Creuzot, France
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